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Pis And Love

Bon, celle-ci n’est pas de moi, je l’ai aperçue au milieu des innombrables paroles de soutien à la Belgique hier. 22 mars 2016, cette année, avec le printemps ce ne sont pas des fleurs qui sont nées mais des bombes. C’est plus nouveau (quoique) mais vachement moins sympa quand même.

Cette chanson, c’est pour l’instant nostalgie. Elle n’est pas gaie, c’est sûr… mais elle a le mérite d’être poétique et de la poésie, on en a bien besoin ces temps-ci.

Mais la Belgique n’a pas que Brel comme monument ! Non, pas Van Damme non plus et encore moins Hallyday. Soyez chics, quoi !

Non, outre l’atomium, Bruxelles abrite un vrai monument de l’identité belge : le Manneken Pis. Et pourquoi est-ce lui qu’on choisit pour rendre hommage au plat pays ? Parce qu’une des légendes qui gravitent autour du « petit gamin qui pisse », c’est que ce petit bout d’homme aurait tout simplement stoppé la destruction de la capitale par une bombe en pissant sur sa mèche. Oui, oui, comme je vous le dis. (Ironie dites-vous ?) Faut croire que ce n’est pas la taille qui compte !

Alors bon, les temps changent et les bombes aussi : on ne les allume plus avec une allumette et ce pauvre Manneken Pis pouvait difficilement uriner sur ces saloperies qui l’ont endeuillé. MAIS, comme il a pour habitude de pisser toutes sortes de breuvages lors des fêtes populaires : du vin au lambic (une bière belge (mais pas la meilleure)), on trouverait peut-être vachement chouette de l’affubler d’un string léopard et de lui faire pisser de la bonne bière belge sur ces assassins histoire d’exprimer un mépris mérité pour le terrorisme.

Le royaume belge, c’est un territoire de neutralité. Un royaume qui fait cohabiter les Flamands, les Wallons et une petite communauté germanophone. Ok, ils ont de plus en plus de mal à cohabiter. Mais ils ont réussi pendant pas mal de lustres quand même. Et même aussi différentes que des communautés puissent l’être, le Belge dont on se moque, le Belge qu’on trouve dans toutes les blagues plus ou moins fût-fût qu’on a pu dire, entendre ou encourager et ben il n’est ni Flamand, ni Wallon, ni Allemand. Il est juste Belge.

Et ce Belge si souvent caricaturé, il n’a envoyé de bombe sur personne pour dire qu’il était blessé parce que ça fait partie de sa force, le sens de l’autodérision. Alors pour un jour au moins, abreuvez le monde de blagues pourries mais drôles, de dérision, de second degré et surtout de bonne bières (en litres, des brunes, des rousses, des blondes, pas de ségrégation), tapez-vous des cornets de frites géants et mangez du chocolat (bouh, la gourmandise) parce que ce serait quand même sacrément dommage de boire à la santé de la Belgique avec de la pisse de chameau, hein…

Olwen R.

(dessin de Joann Sfar)

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